Sortie tardive
Sortie tardive
Côté image, certains photographes vont me dire, ton image est sous-exposée. Et bien oui, elle est sous-exposée, et c’est volontaire, ça donne un peu d’originalité à une photo trop classique d’un cerf qui brame. J’aime beaucoup le contraste que cela donne aux bois et à la bouche de ce cerf, visionnez là en grand format pour vous faire un avis.
Il est de toute façon sorti très tard, et j’en viens là au sujet de ce post. Les cerfs de brame à Tronçais sortent de plus en plus tard, la faute principale au dérangement croissant.
Matin et soir, de plus en plus de personnes entrent dans les parcelles au cœur des places dérangeant immanquablement les biches et cerfs et modifient leurs comportements dans une période clé pour ces animaux.
Dommage que l’ONF, gestionnaire de Tronçais ayant aussi dans ses missions l’accueil du public dans une aussi prestigieuse forêt domaniale ne prenne pas l’initiative d’aménager deux, voir trois prairies avec affuts répartis sur les 10000 ha (une prairie pour un peu plus de 3000 ha). L’investissement financier et humain modeste entrainé par ce type d’installation rencontrerait probablement un écho favorable auprès des curieux et des amoureux de la nature avec un bénéfice de tranquillité pour les animaux.
Cela éviterait probablement les incessantes rondes de nuit de centaines d’automobiles dans les lignes forestières qui espèrent apercevoir des cerfs, mais qui bout du compte ne voit rien d’autre que d’autres voitures… Nuisances sonores pour les habitants de la forêt, dérangement pour la faune, pollution accrue, bref rien n’est pire que de laisser se développer ses comportements. La nature et le brame deviennent une marchandise à consommer vite, très vite, mais c’est un leurre puisqu’ils ne voient rien.
Ce type de décision doit évidemment être réfléchie, mesurée, chiffrée. Elle devait aussi être prise en partenariat avec la communauté de commune par exemple, et les communes concernées. Ce peut être un formidable outil supplémentaire de promotion pour cette belle forêt de Tronçais. Je sais aussi que les intérêts croisés de la sylviculture, de la chasse, du tourisme sont souvent compliqués à lier.Mon optimisme me laisse à penser que tous le monde a aujourd’hui bien pris conscience du problème et qu’il faut avancer dans le même sens.
Je sais que pas mal de connaisseurs de la forêt lisent ce blog, alors amener vos idées, commentaires, où expériences d’autres lieux, j’attends vos réactions modérées évidemment.
Merci, Christophe
Sortie brame ? tout dépend de la région où vous habitez, Chambord malgré le relative affluence est le lieu idéal pour assister au brame dans de bonne condition. Si vous êtes dans l'Allier, adressez-vous à l'ADATER qui fait des sorties brame en forêt de Tronçais. Mais en général, quelque soit votre région, si vous vous adressez à l'office du tourisme du secteur, ils seront vous renseigner.
Je souhaiterai offrir pour noel (en cadeau) une sortie au brame à mon mari et mon fils qui sont des adeptes de la chasse et la nature, mais je ne sais pas ou il faut que je m'adresse, si vous pouvez me conseiller, je vous en serai très reconnaissante, j'attends une réponse de votre part. Merci
Il est vrai que la réalité prime sur ce que l’on veut que les choses soient. Ma précédente réflexion évoquait les questions que je me posait et auxquelles les réponses m’étaient difficiles à trouver ou alors difficiles à admettre mais je vois bien que beaucoup de monde va en forêt pour profiter du brame de diverses manières, j’en convient plus ou moins saines. Je me vois donc bien forcé de croire en la mise en place « d’affûts publics » et j’en serait heureux pour le bonheur que cela procurera à des personnes désireuses de vivre ces moments mais ce phénomène ne fera quand même qu’entretenir ou pire, accentuer la rupture du lien sauvage animal et s’il est une beauté parmi les autres que l’on vient, non pas juste admirer de loin mais bien vivre, c’est celle là. Les miradors sont aux hommes des bois ce que la « drogue » est aux désireux de voir plus loin : une illusion. Néanmoins, je soutient la mise en place de ces postes d’observations, partisane de la politique du moins pire, moins pire que la politique de l’autruche car peut être en plus de limiter l’impact du monde, vous l’évoquez, cela attirera des gens encore curieux de nature et on sait que ça se perd en ce moment ! Enfin bon, la balance est loin d’être équilibrée, tâchons de faire ce qui est possible et nécessaire maintenant car ne rien faire serait bien désastreux.
Merci Gabriel pour votre réflexion intéressante.
La forêt de Tronçais est une forêt cultivée, et non pas un espace complètement sauvage. Cette idée me déplait, mais c’est une réalité. Tronçais est aujourd’hui la réussite de la sylviculture des trois siècles passés, sa gestion actuelle est une autre histoire, mais ce n’est pas le sujet. L’idée n’est pas de redonner à cette forêt un environnement sauvage qu’elle a perdu depuis longtemps, elle est aménagée, lignes, layon, rond, Table de piquenique… Pour la sylviculture, l’accueil du public, la chasse. Pourquoi ne pas pousser le raisonnement un peu plus loin et ajouter ses points d’observations relativement faciles à mettre en place, comme le dit Yohan, Chambord a bien ses affuts ? De toute façon, les visiteurs sont là, avec ou sans ses endroits. C’est une démarche d’aménagement similaire aux autres, mais celle-ci pour la quiétude des animaux, et n’ayons pas peur de la dire pour le plaisir de l’homme pressé, mais encore curieux de la nature. Je n’affectionne pas ce genre d’endroit, mais son utilité s’impose maintenant à Tronçais comme la fermeture nocturne des lignes pendant la période de brame.
Quant aux affuts payants dont vous parlez, je rejoins votre sentiment, l’idée de payer une fortune comme en Hongrie par exemple me gêne énormément dans la démarche personnelle d’un photographe, dit « passionné de nature » et on n’est plus dans le photographe consommateur de nature effectivement. C’est à peu près comme si je me plaignais de la foule à Tronçais et d’aller à Chambord faire des séries d’images. Je préfère rechercher des lieux de brame, même difficile dans ma belle forêt et y faire de belles observations, même sans image.
Je ne suis pas sûr que ces mesures préservent le cerf à Tronçais dans des conditions acceptables, mais les idées sont toujours meilleures que le vide.
En fait, c’est bien à droite que ce trouve la bête dont on découvre seulement l’arrière train 😉 et c’est dommage.
Cordialement.
Et…excusez encore une fois mon oubli, votre photo est magnifique, je ne suis pas partisan d’obtenir une photo parfaite mais plutôt une gravure de la lumière et du moment présent ou bien de l’émotion et de la sensation que l’on veut faire ressortir. Je photographie également et j’aime à savoir mon appareil comme un papier et un crayon, un pinceau et sa toile. Votre photo me fait ressentir des choses, une belle vision sauvage et ses couleurs, bravo !
Bonjour à vous tous,
Je cours les bois tout comme vous et d’ailleurs non loin de vous. Je suis Nivernais et je parlerais donc pour la forêt domaniale des Bertranges, seconde plus grande chênaie de France aprés votre forêt de Tronçais. Le fait est que ma forêt est bien moins renommée que la vôtre et pourtant… mais je ne vais pas m’en plaindre ! Les bêtes et les hommes (presque…) y restent sauvages ! La forêt est grande et je m’efforce de déserter les places de brame sûres mais bien connues pour aller découvrir des clairières perdues et oubliées au beau milieu des bois qui gardent le charme sauvage et incertain, là où les moteurs ne mênent nul part et que la marche silençieuse devant passée inaperçue vous fait battre la chamade.
J’y ais tout de même rencontré des auditeurs barricadés dans leur auto sûre et confortable mais ils se contentent d’être auditeurs, non voyeurs, il ne leur viendrait pas à l’idée de s’enfoncer dans le sous bois noir à la nuit tombée pour tenter de voir les animaux, oh non, ils restent respectablement, et je les honore pour cela, au bout de la piste, à porté d’oreille et ne vont pas plus loin. Je n’ai nullement entendu parler et encore moins vu de pareils troubleurs que vous décrivez.
Mais peut-être est-ce moi le troubleur, moi qui m’enfonce dans le bois à leur rencontre justement, même si j’ai un temps soit peu l’habitude du comportement à adopter avec les animaux, même si je ne suis pas totalement novice, même si j’affûte longuement et clandestinement du crépuscule jusqu’à l’aube sans dérangements visibles aucun. C’est une question que je me pose perpétuellement, pourquoi moi je m’octroierais le droit de le faire et je n’aimerais pas que d’autres, peut-être moins expérimentés mais alors comment gagner de l’expérience, le fasse ?
Et puis je me pose aussi la question de l’authenticité de la chose, il n’est pas question que j’aille observer des animaux dans un mirador comme un roi regarde ses sujets faire leur vie, je me sentirais alors profondément en dehors de la/ma nature et de l’essence de la vie sur terre, là je trouve pour le coup que c’est de la consommation de la nature pure et simple et je m’y refuse. Pardonnez mon extrémisme que je trouve pourtant bien fondé dans notre réalité, mais regarder des oiseaux bien à l’abri d’un blockaus aux parois de verre teinté avec du matériel d’observation dernier cri et le chauffage central alors que nous sommes au beau milieu d’une tourbière ne m’intéresse pas et me dégoûte au plus haut point, je pense que c’est de cette manière préçisément que l’on perd notre lien oh combien sacré et millénaire avec notre nature et la nature elle même. A cause de ça nous ne ressentons plus la rudesse ni l’agréable des choses, nous fermons nos coeurs à toute sensation, à toute émotion et ne savons plus savourer en vrai les multiples beautés qui nous sont offertes, l’amour que l’on porte aux choses et que l’on nous donne en retour, celui là meme qui est le plus sincère garant de notre liberté et de celle de tous les autres est là et pas dans une illusion confortable pour bonshommes fragiles (oh attention, ne pas frustrer le bonhomme…!). Ce n’est pas contre votre idée, c’est juste ma vision et je vous l’expose sans prétention ni sans vouloir vous convaincre. D’ailleurs cette solution en est une véritablement mais j’ai bien peur qu’elle ne fasse qu’accentuer la consommation, l’aménagement et la gestion de la nature qui n’a en aucun cas et je sais de quoi je parle pour avoir bouffer pendant deux ans de l’aménagement gestionnaire de nature en BTS gestion et protection de la nature, besoin d’aucune gestion chapotée de notre part. De quel droit nous proclamerions nous les maitres de la nature à ce point ? Chaque animal, chaque plante et chaque champignon fait son oeuvre dans et pour la nature, alors faisons la nôtre, rien de plus, rien de moins, l’idée de gérer et d’aménager un espace pour qu’il nous soit plus aisé d’y déambuller m’est vraiment infecte, désolé…
La solution proposée qui est de fermer purement et simplement les accés motorisés à la forêt me séduisent terriblement, car déjà je suis marcheur et cycliste et cela me tient trés à coeur pour la bonté de ces moyens de parcourir le monde et puis cet acte radical découragerait bien les consommateurs assoifés de la moindre bête bête et rendrait fort et ardemment désireux ceux qui, hauts les coeurs, s’aventurent dans la forêt pour une union sacrée qu’ils savent être le bonheur, ainsi les animaux seraient bien moins enclin à rencontrer et à fuir des bipèdes au volant de monstres métalliques leur mettant leur pleins phares en pleine gueule et ce, pour un bonheur bien normal de vivre ensemble paisiblement en harmonie.
Bon… voila ce que j’en pense et je me dit sincérement dans le fond que s’il faut faire le sacrifice de ne plus assister au brame pour cause de surpopulation humaine aux abords forestiers, je le ferait au prix d’énormes regrets mais il le faudra peut-être…
Soit dit en passant, je trouve que votre initiative de lancer la conversation sur ce sujet est trés louable et passionante, il est l’heure et ce depuis longtemps déjà, de parler entre nous, c’est acte citoyen que de parler des problèmes que l’on rencontre et nul ne m’est besoin de vous rapeller comme l’aspiration des autres à vivre sur la même terre que nous est primordiale, tout aussi primordiale que l’est celle des autres être vivants.
Sur ce, je vous salue bien cordialament et vous remercie encore pour votre belle initiative qui par ailleurs me libère d’un sacré poids ! Et j’aimerais vivement à ce sujet que l’on puisse continuer de converser car vos visions m’intéresse beaucoup, peut-être y trouverais-je réponses à mes interrogations ?!
Gabriel, paysan nomade courreur des bois
Soyons optimistes, tout ça va peut être bientôt faire son chemin, que ce soit pour les places de brame aménagées et la circulation nocturne fermée sur les lignes forestières.
Je me répète, mais je regrette vraiment que les visiteurs du blog et visiteurs de Tronçais pendant le brame, en ce moment il y en a beaucoup ne s’exprime pas sur ces problèmes dans cette page. Allez, messieurs, un petit effort, vous savez, écrire, même si vous n’êtes pas d’accord.
La solution pour préserver la faune de Troncais, ce serait de faire comme avec le polygone en région centre où la circulation est interdite pendant les exercises, la réglementé serait peut-être une idée.
La photo est jolie mais dommage que l’on ne voit pas la bête de gauche.
Cordialement.
Que dire sur cet article que tu viens de publier …
Si ce n’est que j’apprècie toujours autant les clichés que tu nous proposes !
Le cerf se démarque bien du fond et nous donnant ainsi des détails sur ses bois et sur sa morphologie.
Pour le reste de l’article je te rejoins, malheureusement, sur le dérangement perpétuel de personnes dites connaisseurs de cerfs !
J’ai vécu une très mauvaise expérience ce dimanche matin ! Résultat des courses les animaux que j’observais sont partis effrayés par des « Abrutis » (pardonnez moi du termes mais la ça commence à faire!) venus voir à tout prix des animaux !
Bref, ils m’ont « cramé » mon affut et ils n’ont même pas vu le cerf, la biche et le faon !
On a pas hésité à créer des affuts aux abords de Chambord pour justement éviter tout débordements et pénétrations dans l’enceinte du Parc. Pour préserver la tranquilité des animaux, ce parc de 5440 hectares dispose d’affuts très bien aménagés pour recevoir les observateurs, naturalistes et autres personnages bipèdes.
Or une futaie comme Tronçais, de près de 11 000 hectares, ne se voit pas dotée de genres d’installations ! Non bien au contraire, c’est le cirque à longueur de journée, depuis mi août, allons-y, va et vient d’automobiles, claquements de portières, vêtements clairs et je vous ne vous explique même pas lorsque l’on sent le parfum de Madame à cent mètres ! On va où ? Toute personne a le droit de venir écouter et observer les animaux durant cette période, mais s’il vous plait faites le correctement ! Moi je serai pour que toutes les lignes forestières de Tronçais soient fermées à la circulation durant le brame.
Le plus extraordinaire est que malgré ces dérangements, les routes, les diverses chasses, les naturalistes, les visiteurs, le cerfs arrive à survivre dans notre belle futaie. Mais jusqu’à quand ?
Il y a une phrase que j’apprécie, sitée dans le film de Jean Paul Grossin, « Quand le cerf perd la tête », qui est :
« … Que jamais ne vienne un printemps sans oiseaux, ni un automne sans brame … »
Je vous laisse méditer là dessus …
Christophe je te souhaite que de belles rencontres durant les semaines qui viennent et je te salue. J’espère que l’on se verra en futaie.
@ plus.
Yohan